Peer Gynt

Peer Gynt est un anti-héros. Il s’invente des vies fantasmées, des identités multiples, des fables. Il rêve de hauteurs, il ne lutte pas pour de grandes idées mais contre toute contrainte, et dans la quête éperdue de ses rêves et…

Peer Gynt est un anti-héros. Il s’invente des vies fantasmées, des identités multiples, des fables. Il rêve de hauteurs, il ne lutte pas pour de grandes idées mais contre toute contrainte, et dans la quête éperdue de ses rêves et de leur ivresse.

Hâbleur, vaurien, menteur, égoïste, sans foi ni loi, Peer Gynt fuit son village, sa mère, sa vie de paysan, ses responsabilités, son amour, ses femmes, décidé à essayer toutes les solutions pour trouver ce « soi » qu’il veut être, décidé à ne réaliser que de « grandes choses ».

Peer Gynt n’est pas un personnage de théâtre, il est le théâtre à lui tout seul, celui qui pose la question essentielle : qu’est-ce que « être au monde » ?

Il part pour l’Orient des mirages et l’Afrique des déserts, tour à tour éminent sujet du roi des Trolls, marchand d’esclaves, empereur des fous, prophète, naufragé…

La scénographie représente une fête foraine abandonnée, sa montagne russe en décomposition et sa grande roue arrêtée dans sa course. Elle dit le monde comme un terrain de jeux d’enfants pour dirigeants inconséquents, l’occident comme une fête qui s’est mal finie. Un monde qui cherche à se construire dans une ruine, à l’instar d’un Peer Gynt qui s’invente joyeusement à partir de la faillite familiale, nationale, morale, mondiale.